LE PARIS-BREST-PARIS
d’Hervé du ccmours (95) AVANT LE DEPART… Le samedi 15 aout, la veille du grand départ, Hubert et Hervé s’étaient rendu au vélodrome de Montigny pour y faire contrôler le vélo et
récupérer les différents documents qui leurs permettront d’officialiser la randonnée du PBP (plaque du vélo, autocollants du véhicule d’assistance…). L’après-midi fut consacré aux préparatifs divers et variés, tels que l’inventaire général, le récapitulatif du parcours ou encore la customisation de la
voiture.
LE DEPART DE MONTIGNY Le dimanche
soir, après un dernier coup de chiffon, le vélo est chargé dans la voiture et
Hervé part pour le vélodrome de Montigny à Saint Quentin en Yvelines. Les différents participants se réunissent par vagues de 350 et un départ se fait tous les quarts d’heure. On compte en tout près de 6090 cyclistes dont environ 300 femmes. Une soixantaine de nationalités sont ici représentées : anglais, italiens, allemands, ukrainiens, américains, russes et même japonais et chinois. Dans le vélodrome on peut admirer des vélos en tout genre, de la belle randonneuse d’Hervé aux vélos de compétitions en passant par le tandem, le tricycle, le vélo couché, le vélo en forme de bobsleigh (ou d’obus) et même une sorte de « trottinette » géante : on voit de tout ! Toutes des personnes se rassemblent sur la ligne de départ. Le coup d’envoi est donné à 20h01 précises, le périple peut commencer… VILLAINES 5h du matin dans la 1ère ville étape : Villaines. La boulangerie est déjà ouverte pour accueillir les cyclistes affamés (et leurs accompagnateurs !). Dès ce premier contrôle des réparations s’imposent pour certains : un homme passe le visage tuméfié, un autre marche sa roue pliée en deux sous le bras… ! Le temps est assez froid ce matin et le brouillard promet de se lever bientôt. Hervé arrive à 6h45 précises au point de contrôle, puis il peut enfin se poser après ces 10h de vélo pour profiter d’un petit déjeuner bien mérité. On constate, il faut l’avouer un léger manque d’organisation du côté du trio accompagnant : les caisses ont été chargées dans la voiture de façon relativement anarchique, on extirpe donc avec difficulté les boissons sous la caisse de vêtements et l’aluminium derrière les céréales. Mais il faut bien un temps pour s’organiser et prendre le rythme, les accompagnateurs seront bientôt d’une efficacité redoutable n’en doutons pas.
FOUGERES Les accompagnants arrivent à Fougères vers 9h, il fait enfin beau, le ciel est bleu. Hervé les rejoint 3h plus tard pour déjeuner : au menu riz et charcuteries. Une certaine organisation se met en place petit à petit. Hervé repart ensuite pour une étape de 54km, la plus courte jusqu’à présent.
TINTENIAC Tout le monde se retrouve à Tinténiac pour une petite pause goûté bien méritée pour Hervé. L’arrivée des accompagnateurs était cependant un peu juste, du fait d’un GPS capricieux et de la somnolence conjuguée du conducteur et du copilote. La voiture a donc dû avaler quelques
kilomètres supplémentaires.
LOUDEAC A Loudéac le STAFF profite d’un temps de pause pour piquer une tête dans la piscine de la ville - Ah une bonne douche ! Que ça fait
du bien ! J’en connais un qui va être jaloux… Alors qu’ils partent ensuite à la recherche d’eau dans un cimetière près du château d’eau, ils tombent sur l’emplacement parfait pour passer la nuit : près du point de contrôle mais à l’écart de la foule, à l’ombre, avec les sanitaires à deux pas. Alors qu’ils vident la voiture pour installer le matelas et trier un peu le matériel, Hervé les surprend en arrivant une heure en avance par rapport à l’horaire prévue. Ensemble ils s’installent alors à la table de camping pour diner d’une soupe accompagnée de nuggets de poulet et de saucissons achetés un peu plus tôt au Leclerc de Loudéac. Hervé est épuisé, il n’est donc pas mécontent de s’allonger quelques heures. Vers minuit Hervé se prépare à repartir, en attente
de motivation. Les autres remballent les affaires dans la foulée et partent
pour Carhaix. CARHAIX Arrivés à Carhaix à 1h du matin, l’équipe dort dans la voiture deux-trois heures et se réveille frigorifiés : il n’a jamais fait aussi froid depuis le début du PBP. Toutes les boutiques sont fermées, quand Hervé arrive à 4h30 il n’a même pas de pain frais à se mettre sous la dent. La veille à Loudéac il était déjà impossible d’en trouver : la boulangerie avait été entièrement dévalisée par les cyclistes, il ne restait pas une seule baguette de pain. Hervé part ensuite pour Brest avec dans sa sacoche des sandwichs pour son déjeuner, en effet il ne retrouvera ses compagnons qu’en fin d’après-midi à Carhaix. « Oh qu’est-ce que je ne donnerais pas pour un bon lit pour m’allonger !! » - Le staff : « Ah nous dans 3 heures on y sera dans un bon lit, promit on pensera fort à toi. » Eux de leur côté en profitent pour faire un tour au Folgoët où ils pourront dormir quelque heures, prendre une douche et un vrai déjeuner cuisiné par la grand-mère. Dans la matinée les accompagnateurs de Bernard du CCMOURS, le collègue d’Hervé, devraient passer leur rendre visite pour pouvoir eux aussi bénéficier d’une bonne douche. BREST A Brest l’accueil n’est malheureusement pas à la hauteur de la ville, ni de l’évènement. Parlons-en de hauteur ! Qui a dit que Brest était plat ? De toutes les étapes, Carhaix-Brest-Carhaix reste la plus dure au niveau longueur et dénivelé. Mais aussi quel plaisir au retour de croiser des randonneurs qui ne sont toujours pas arrivés à Brest. « Ils ne savent pas ce qui les attend ! » CARHAIX A Carhaix le trio rencontre Jean-François et Nolan venus guetter Hervé, ils sont en faction depuis 14h. Ils attendent donc tous ensemble devant point de contrôle. Quand
soudain…- Eh ! Voilà Tonton !
Oups, Hervé ! Qui gravit
vaillamment la grande côte ! Il arrive vers 15h30, fatigué par cette longue étape et heureux de pouvoir enfin se poser un peu. Apparemment il souffre d’une douleur à l’arrière de la cheville, mais rien de grave : un peu de
crème miracle de chez le pharmacien Benezra et …
c’est bon il peut repartir. LOUDEAC L’équipe est opérationnelle : rapidité, efficacité et précision sont à l’ordre. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire le matelas est installé, les rideaux sont scratchés, la table est mise et il ne manque plus que le top pour allumer le gaz. En attendant Hervé Anne-Lise en profite pour tester son matelas et dormir un peu. A son arrivée Hervé a même l’occasion de prendre une douche. « Ca fait du bien !!! » Après le diner, composé des restes du repas cuisinés par Mamie le midi et de quelques pâtes, il peut enfin aller se coucher. Le réveil a lieu à 2h du matin, après un petit déjeuner rapide Hervé enfourche son vélo et repart. « Oulala, j’ai dormi comme une enclume ! J’ai l’impression de m’être endormi il y a seulement 30 secondes. » La voiture redémarre direction Tinténiac, mais une pause s’impose en chemin : le conducteur est tellement fatigué qu’il dit voir « des formes »… ? Ils dorment donc tous une bonne heure et demie avant de repartir pour de bon. TINTENIAC Arrivés à Tinténiac les accompagnateurs cherchent désespérément une place pour se garer. Là ils dorment encore une demi-heure. Décidemment il serait quand même temps de rattraper son sommeil ! A 7h voilà justement Hervé qui arrive à la voiture ! « Mince ! J’ai oublié de remettre mon
badge après ma douche hier et je ne peux pas aller au contrôle sans la puce… Heureusement que je vous ai aperçu en arrivant ! » Et à son retour Hervé a droit à son deuxième petit déjeuner de la matinée. FOUGERES Hervé arrive à 10h20, il a l’air d’aller assez bien (pour quelqu’un qui a déjà fait plus de 900 bornes de vélo et compte en faire encore 300 !). Hubert : - Vincent vas voir si les raviolis sont
cuits ! (le mercredi c’est raviolis) … Al dente Après manger le dossard T314 repart vaillamment sur son beau vélo. D’ailleurs ses compagnons ont essayé de lui trouver un nom et ont demandé à Hervé de choisir entre « La Brave » ou « La Coquille », mais il n’a pas encore répondu… VILLAINES Le STAFF arrive avec 3h d’avance sur Hervé (il faudra au moins ça pour garer la voiture…). Ils en profitent pour passer à la boulangerie lui prendre un pain au raisin. Les gens sont rassemblés tout le long des barrières, on peut même entendre un animateur commenter les arrivées. On voit aussi passer deux hommes habillés comme dans les années 1900, rien ne manque : la casquette, le pull avec le drapeau italien, le vieux pantalon, la musette, le vélo à pignon fixe, sans oublier la moustache. Ils ont bien du mérite ! L’ambiance de cette ville est formidable, telle qu’elle devait l’être dans toutes les étapes il y a quelques années. Villaines est élue sans hésitation la meilleure étape du parcours. Après son gouter Hervé repart, la fatigue commence à se faire ressentir mais il tient bon ! MORTAGNE Le soir l’équipe découvre une nouvelle étape : Mortagne, où ils n’étaient pas passés à l’allée. Le contrôle se situe en haut d’une grand côte : il faut la mériter cette étape ! Hervé les prend par surprise en arrivant un peu plus tôt que prévu. Heureusement que Vincent avait spontanément prit soin de préparer la table pendant que les autres dormaient. C’est tout de même la course pour préparer les pâtes et le reste du diner. Surtout qu’Hervé n’a pas intérêt à s’arrêter trop longtemps, sinon il pourrait ne plus pouvoir repartir : il est tout rouillé, a mal partout, mais réussi quand même à enfourcher son vélo SANS LE PENCHER (la fierté du combattant). Ses compagnons le laissent finir ses derniers 140 kilomètres et rentrent directement sur Nanterre pour pouvoir décharger la voiture et rajouter un siège avant d’aller le chercher. DREUX Après un itinéraire particulièrement monotone et ayant peu d’intérêt Hervé arrive à Dreux sur les coups de 2h30. Il en profite pour prendre un petit café ainsi qu’un pain au chocolat. De nombreux cyclistes prennent du repos avant la dernière étape, ils sont affalés sur les tables ou étalés par terre. Un véritable champ de bataille ! « Vivement l’arrivée ! » L’ARRIVEE A MONTIGNY A 4h le STAFF est à son poste devant le vélodrome de Montigny. Il n’y a pas grand monde à cette heure, et les randonneurs arrivent au compte-goutte sous la pluie. Ils sont tous à bout et certains n’ont même pas la force de répondre à nos encouragements, ils peinent déjà assez à négocier le virage final. Soudain le téléphone sonne : c’est lui ! Il est perdu dans Trappes à à peine 5 km d’ici. Finalement Hervé croise d’autres cyclistes et retrouve son chemin en les suivant. A 7h00 il arrive au vélodrome, dépose son vélo et se rend au point de contrôle faire tamponner pour la dernière fois son carnet de bord. Hervé - C’est bon ! Je l’ai fait !!
Le PBP est terminé, il va enfin pouvoir rentrer et se reposer. Il risque de garder une démarche de grand-père pendant au moins un jour ou deux… Dans la voiture sur le retour tout le monde dort, même le conducteur peine à garder les yeux ouvert. Après un bon petit déjeuner personne n’est mécontent de retrouver un bon lit et de pouvoir enfin dormir plus de 3hde suite ! Bientôt ils remonteront en voiture pour partir tous ensemble en Bretagne, où ils pourront prendre quelques jours de repos bien mérités, entourés des bons petits soins de la Mamie… Toute
correspondance avec des faits réels ne serait que pure coïncidence…
Textes tirés du livre de bord d’Hervé PBP 2015. |
||
|
|
|